Printemps 2013 Cuba.
Un peu de Géographie :
La plus grande des Antilles, Cuba ferme la mer Caraïbes au nord et le golfe du Mexique au Sud.
A 200 Kms du Yucatan et 140 de Key West.
Plus longue que la France en forme de banane de 1250 Kms de long pour 200 de large, Cuba est 5 fois moins étendue que l’hexagone (110.000 Km² contre 550) mais possède presque 2 fois plus de côtes maritimes !!! Plus de 6.000 Kms ! Autant que le Brésil !!!
Autre surprise à Cuba, on le sait, une parcelle de territoire est US, c’est le tristement célèbre territoire de Guantanamo. On penserait le trouver sur la côte N en face des Etats-Unis ???? Et bien que nenni mon bon prince, c’est de l’autre côté sur la côte Sud au Nord de Santiago de Cuba.
Petite anecdote à propos de nos amis US, (faut bien se venger de leur inconvenante NSA), oui je vous montre la carte, si en bateau vous venez de la mer et désirez visiter l’ensenada da Jao, au fond de la Baie, vous devez traverser la partie US et demander leur autorisation. Celle-ci est généralement accordée facilement, mais lors du passage, via la radio VHF, le planton US vous met en garde : « Attention, vous allez rentrer dans un pays communiste !!! », des fois qu’on savait pas…… y nous prennent pour des gogols parfois…. A moins que se soit l’inverse…..
Encore une surprise, jusqu’ici la végétation antillaise, était plutôt type tropicale, voir dense équatoriale selon le versant. Ici, en ce qui concerne la région du Centre ouest (seule visitée) on est plutôt en présence d’une région très cultivée, avec des forêts plutôt semi arides Surprenant.
Un peu d'Histoire
Taînos et Caribs occupent la place depuis le début de notre histoire post-christique.
C’est bien sûr CC qui la découvre, lors de son premier voyage en 1492, persuadé d’être en Asie, en Chine même, il part à la recherche du grand Khan…. Son second lui, pense plutôt qu’ils ont atterri sur une île, sans en avoir la preuve. Belle intuition, Colomb interdira cette hypothèse sous peine de révocation….. le « pôôvre », l’a tout faux le Cristobal, pas plus de Khan ici que de panda en Arctique, et l’empire du Milieu est beaucoup plus à l’Ouest.
Donc possession espagnole, tête de pont d’où partirent Cortes pour le Mexique et Pizarro pour le Pérou. Cuba fut l’escale privilégiée des Gros Galions Ibères remplis de trésor Aztèques et Incas.
Il y a bien eu quelques tentatives anglo- françaises pour virer les espagnols, mais sans lendemain.
Donc 4 siècles d’occupation espagnole, d’importation d’esclaves africains, et de mises en culture de l’île, café, fruits, et cannes à sucre surtout, tabac plus tard.
Fin du XIXe la révolte gronde et la pulsion d’indépendance pointe son museau. Après 10 ans de guérilla c’est grâce aux Américains venus en renfort, que les chaînes hispaniques sont brisées et jetées à la mer.
Suivent 50 ans d’approximatives tentatives de démocratisation, en fait mises en place de suppôts des USA, qui investissent massivement à Cuba. Lors de la prohibition, Cuba devient la putain des US, où casinos, sexe, drogues et corruption font bon ménage. Batista en sera l’icône avec ses accointances avec la mafia de Las Végas. C’est l’âge d’Or, l’Eldorado, le temps du fric, de la Jet set américaine, des constructions coloniales gigantesques, l’Eldorado cubain. La Havane parcourue par les limousines les plus cossues, longues type Tex Avery.
Il faudra attendre la survenue de Fidel Castro, du Che Guevera, de ses rebelles maquisards et sa « revoluçion » pour qu’en 1959, l’armée de Castro vire Batista et ses sbires du pouvoir cubain.
Mais le virage à « gauche toute », du Commandante, qui nationalise à tour de bras , collectivise et « communise » la société, provoque le rejet du grand frère américain, qui finit en 1962 par décréter un embargo total sur l’île. S’en suit une fuite des capitaux, et des riches aristos cubains vers les US.
NB: l'embargo est toujours de mise, même si les cubains espéraient que l'élection d'Obama bouge les choses.
Castro soit on se la joue intello de Babord à la façon Sartre, Sagan, Mitterand, Debray, Lang, Melanchon , et on voit le Lider Maximo comme le romantique révolutionnaire résistant à l’impérialisme tout puissant des US, soit on le voit comme nombre de Tribordiens , tel un dictateur communiste sanguinaire prêt à tous les abus pour garder le pouvoir. Un Staline bis tropical à la mode Rumba, Morito, et Havane.
Il faudra attendre probablement encore quelques décades pour avoir un avis impartial historique, peu après la mort del Commandante.
Raoul (pas si cool que ça) le frangin tient actuellement les rennes du pouvoir, il a tendance tout de même, à desserrer le licol des cubains, et ouvrir un tantinet le pays….
La NAVIGATION jusqu’à CUBA
Bon avant d’y arriver, faut y aller à Cuba, et de St Martin, une des dernières petites Antilles, il faut se taper 1100 miles nautiques avant d’atteindre Cienfuegos, port d’entrée le plus proche de La Havane bien que situé sur la côté opposée. (La Havane est au Nord, en face des US, et Cienfuegos côte Sud au centre de la banane).
Evidemment, nous sortons de Marigot à St Martin à la bourre, n’ayant qu’une semaine pour rallier Cuba où doivent atterrir Annabelle et Kevin.
Je viens de faire changer l’étai de La Licorne par une boite très pro, FKG qui nous ont fait « poireauter » plusieurs jours (normal ayant un bateau de moins de 40 mètres… les petits derrière.).
Normalement la navigation ne pose guère de problème, avec le courant qui pousse à l’W et les Alizés qui soufflent de concert.
Pour nous, on a d’abord eu deux jours de « pétole » (pas d’air, pas de vent, Eole en grève, ou RTT), puis au sud de Porto Rico, ça rentre solide (Force 5/6 sur l’échelle de Beaufort) des vents à 50 Km/h, qui lèvent une grosse mer, surtout dans le Mona Passage entre Porto Rico et Hispaniola. Du coup, on file rapidos mais en dansant la rumba, histoire de se mettre dans l’ambiance…. La Licorne tient le coup, se déhanche à chaque lame arrivant ¾ arrière, mais impossible de faire le poirier dans le bateau, pas plus que la cuisine, et mieux vaut tenir la barre afin de soulager « Robert et Fils » (le pilote automatique), et d’éviter de se prendre une déferlante sur le travers. Donc 2 jours d’Alizés soutenus sans trop de repos, et nous voilà de l’autre côté d’Hispaniola, versus Haïti, reste le fameux Winward Passage qui rejoint Cuba, réputé tonique. Plutôt que de forcer le passage on est un peu sur les rotules, on fait une pause de 24H à l’île à La Vache, au Sud d’Haïti.
ET c’est reparti pour le Winward….. Probablement vexé par notre arrêt impromptu, Eole fait la gueule, et ne souffle mot…… re moteur.
Au Cabo Cruz extrémité SW de Cuba, on reprend un peu d’air, reste encore 200 nautiques pour Cienfuegos. Mais à 80 miles de la ligne d’arrivée un front froid météorologique débarque du golfe du Mexique, et nous envoie un bon petit vent de NW dans le pif….. nous voilà à louvoyer pour finir (tirer des bords, un coup à droite du vent, un coup à gauche, afin de remonter ce p…. de vent de m…..).
Finalement on mouille à bon port (Cienfuegos) lorsque atterrissent Anna et Kevin à La Havane, c’est bon. Une nuit de sommeil et on les embarque demain au sortir du bus.
Les FORMALITES : le gros point noir
Bon pour nous, les voileux baroudeurs, les formalités pour naviguer à Cuba sont assez relou…. Pas moins de 4 autorisations sont nécessaires pour obtenir les visas et le sésame de Nav le fameux Zarpe. D’abord le service vétérinaire et épidémiologique qui vient à bord vérifier la marchandise apportée, surtout la bouffe, la plupart des produits périssables (type fromage, fruits, légumes, viandes) sont « prohibido ». Ensuite l’immigration pour l’obtention des visas, puis la police maritime et les Affaires Maritimes du Port pour le Zarpe.
Bon, sont tous sympas, cools, et gentils et patients, et tout et tout, mais, faut compter une bonne demi journée. Pour nous « pa ni p’oblem », on a le temps. Le souci, c’est que ces formalités sont à renouveler…… non pas comme d’hab lorsque l’on quitte le pays, mais à chaque fois que l’on quitte le port, et on recommence quelques miles plus loin à l’arrivée dans un autre port, et on recommence ainsi de suite, de telle sorte qui si vous voulez changer de crémerie, de mouillages tous les jours, c’est matériellement impossible, à moins de faire les papiers d’entrée le matin, ceux de sortie l’après midi, de naviguer de nuit pour arriver le lendemain matin pour recommencer……
Parait-il que c’était pire il y a quelques temps, quand Fidel était en forme…..
L’explication, nous l’avons eue, lorsque nous avons été empêchés de sortir du port de nuit, alors qu’on peut très bien arriver après le coucher du jour ???
Et oui, la hantise des autorités, c’est que nous embarquions des cubains et filions vers le grand large….. Donc contrôle de jour avec départ immédiat.
Donc si j’ai un conseil à vous donner, soit vous « viendez » en avion, soit en bateau, mais le « boate » vous le laissez dans un port, et visitez le pays en bus.
Pour les toutous terrestres arrivés via airplane, c’est beaucoup plus fastoche puisque une fois le visa obtenu, on se déplace dans tout le pays sans autre autorisation, qu’un éventuel permis de dormir chez l’habitant.
VOUS AVEZ DIT CUBA ?
Ile on ne peut plus particulière, du fait de sa position géographique, de sa taille dans les Antilles, de ses plages, de ses 4000 îlets, îlots qui la ceinture, de son eau transparente, de son histoire, de sa destinée collectiviste aux portes du libéralisme, Cuba est aussi pour nous le pays :
des cigares Havane
des danses et musiques endiablées Salsa Rumba et Chachacha
des voitures américaines des années 50
des cocktails
des langoustes
Je vous réserve un petit topo sympa sur le Havane lors de la visite de la capitale, probablement dans un 2e article, encore en gestation. De même qu’une rétro sur les automobiles.
Les SPECIFICITES CUBAINES.
Donc comme « especialidads de Cuba", les Cocktails (Mojito, Cuba Libre, Daiquiri…) et bien sûr la musique et les danses endiablées. Rumba, Salsa, Mambo, Cha Cha Cha …. Qui ne connaît pas, le Buena Vista Social Club de la Havane, Compay Segundo, Ibrahim Ferrer,…
Il n’est pas rare de tomber dans les rues de La Havane sur des petits spectacles d’écoles de danse, comme ici sur la Plazza des Armas.
Encore un vrai régal, qui n’est pas sans nous rappeler le Brésil et son verre de Caïpirina en écoutant de la Bossa. Ici c'est Salsa et Mojito, mais toujours avec les pieds en éventail et hamac...
Petite anecdote sur le fameux Cuba Libre, qui fut la devise durant la guerre d’indépendance fin du XIXe s. C’est un américain qui découvre au bar du coin les vertus de l’association Rhum cubain, Cocacola ricain, levant son verre il lance à l’assistance « Cuba Libre !!!! » ainsi est né ce pastis…. Du coca avec du rhum….. Bonne Mère !!….. Un massacre !!!…..
Moi je préfère le Mojito, rhum, sucre de canne, citron vert, menthe, et glace pilée, un vrai cocktail.
Bon, mais c’est bien beau tout ça, mais comment « qu’y font » le Cuba Libre les cubains ? Y a l’embargo Toto ! Et le « Coca y a pas », oui mais sont malins les cubains, ils ont leur Coca, le voili, le Tropicola avec humour ils ont même marqué « El sabor de la tradicion » (le goût de la Tradition).
Bon y a des mauvaises langues qui disent qu’en fait c’est la firme Cocola qui via une SA sud américaine, fabrique ce Tropicola là….
Bon alors on visite ? Allez, on laisse la pioche au mouillage, on débarque et à pied, en VTT ou en VeloTaxi, en callèche, on va visiter cette ville aux cent feux, qu’est Cienfuegos. Je vous rassure tout de suite, ce ne sont pas de feux rouges, on n’est pas à L.A. Non Cienfuegos, c’est José Cienfuegos y Jovellanos, capitaine général espagnol qui a donné son nom à la ville, bien qu’au départ développée par des français, venus de Louisiane.
CIENFUEGOS
Quand je vous disais qu'on est bien accueilli....
5e ville du pays, grand port sis dans une baie très bien protégée par un détroit où veille El Castillo de la Jagua.
L'étroit détroit qui nous amène dans la baie de Cienfuegos, avec (si vous avez de bons yeux, le pélican au balcon qui vieille...
Le Castillo del Jagua, la sentinelle de la baie.
Cité avec un complexe industriel bien développé, heureusement éloigné dans la baie (cimenterie, notamment). La taille des cargos croisés est démonstrative, quand à l’activité industrielle de Cienfuegos.
Les pélicans nous saluent.
Et je salue le petit PETION à son approche...
Au mouillage on est bien tranquille, juste en face des pontons de la marina...
Oui c'est bien une jonque, et NON on n'est pas en Chine.
A noter la présence en bord de mer de la seule centrale atomique cubaine, jamais terminée depuis l’abandon des russes.
Ville agréable, bien développée, 150.000 âmes y vivent. Plutôt sympas les âmes.
La grande avenue qui relie la marina au centre ville.
El Paseo
La place José Marti, les Allées, plutôt bon chic bon genre, avec des boutiques de tabac bien sûr, des rues bien dessinées, aérées,.
Le Km zéro point central d'où fut construite la ciudad.
Dos estranjeros franceses in Cuba... libres
Alfa ? Lancia ? Anglaise ? chi lo sas ?
Le Club Nautico pas prolo pour 2 sous, heuu..... pardon dos pesos.
El Palazzo Azul
Bon, je suis bien obligé de vous montrer la permanence du PC local, plutôt discrète, je ne sais si Raoul harangue ses camarades comme feu Georges Marchais « Viendez !! viendez !! Au Parti Communiste !! Mais y avait pas grand monde dans la boutique ce matin là…..
Super Side
Le Beau musée Provincial.
El Paseo del Prado
Obligatoire aussi la photo du Che. A ce propos, quand vous demandez aux jeunes cubains qui figurent au panthéon de leurs idoles, c’est le Che qui arrive en tête, c’est l’icône, du jeune révolutionnaire idéaliste qui se met au service du peuple pour le libérer du joug des impérialistes…. Pas un seul n’a cité un quelconque Castro….
Il n’y pas que de belles rues bordées de beaux immeubles aux façades coloniales, il y a plus loin des signes de faiblesse économique, de demeures abandonnées, ainsi va la crise,.. Et ici par de surprime en cause….
Mais la vie semble s'écouler calmement, sans trop de problème.
"T'as vu la bécane ? c'est une MZ .... "
"Et là vise le side Java"
Comme le démontre le nombres de médailles cubaines aux Jeux Olympiques, les cubains sont sportifs, ça coure, ça rame, ça pédale, autre point commun avec le Brésil.
"Tu kif le skif ?"
"Tiens v'latipas que les notres s'y mettent ......"
Pour se déplacer, vous avez des bus , des taxis type veille bagnole américaine, des carrioles mues par des canassons, mais aussi des véloTaxis, très cyclopousses asiatiques.
Bus et Cyclo Taxi
EquinoTaxi
Auto Taxi.
Les prix sont adaptés aux touristes soit 3 CUC (Peso Cubain Convertible) soit 3 $ US pour 2 bornes.
J’en profite pour vous parler monnaie : il y a deux Peso appelé CUC réservé aux touristes, et le Peso National pour les cubains. 1 CUC = 24 Nationaux = 1 $ …. Une sacrée différence ; Normalement ? (Il y a encore peu de temps) les touristes n’avaient pas accès au Pesos Nationaux, et une bière valait dans la rue 1 Peso (national pour le cubain, et Convertible pour le toutou soit 24 fois plus cher).
Mais ça bouge, et on peut désormais dans les Casa de Cambio, accéder au Nationaux, même si les cubains eux, préfèrent et de beaucoup les CUC.
En gros tout ce qui est achat de fruits, légumes, bouffes, boissons, sont monnayables en Peso Nationaux, tout ce qui est Hôtels, Restos (pas les petits bouibouis), cigares, souvenirs, ne peuvent être payables qu’en CUC.
Après cette mise en bouche, filons visiter le coin.
TRINIDAD et la Valle de Los Ingenios
Avec des amis voileux nous sautons pour 50 CUC, dans un vieux taxi des années 50 au moteur V8 ronronnant pour se rendre à Trinidad.
Si le volant semble... confortable, la remontée des vitres ..... semble moins fonctionnelle...
La route traverse la rase campagne, on est loin des forêts tropicales....
Il ya bien une myriade de crabes qui font du stop, pour nous rappeler que nous ne sommes pas en Bourgogne mais....
Tiens on double le Bus.... on a bien fait de prendre un Taxi...
Maisons basses tuilées à la mode romane, églises très hispaniques, la très belle plazza Major, bordée de magnifiques demeures coloniales, en est l’épicentre.
La très belle place Major
Très jolie cité préservée avec ses ruelles aux fameux pavés qui auraient fait la joie de vieux 68ards….
L'équipage de Marick près pour aborder le petit déjeuner à l'Hostal El Cabildo.
Bon, je vous fais don de quelques clichés du Musée de la "Revoluçion", mais c'est bien parceque c'est vous, car des musées de la Rev.... il y en a partout, le moindre petit bled en possède au moins un, et c'est toujours le même topo....
Donc je vous montre celui-ci, puis "basta".
Le Héros...
L'arme du Héros....
Le musée ils te l'ont collé dans le Monastère.....
La vie semble s’écouler ici, doucement au rythme des travaux agricoles, et si le tourisme semble se développer, cela ne semble pas trop bousculer les habitudes…..
Tyranosaure ? pas du tout vieux Tracteur Massey Fergusson rétapé, et réembauché.
Quand il fait trop chaud.... on s'adapte....
T'as pas du feu ?
La nuit, la cité danse et s’anime, nombre de petits « musicos » jouent dans les espaces verts.
Resplendissante au XVIIIe s grâce à la richesse de sa terre agricole, où pousse la canne à sucre surtout, dans la fameuse Vallée de Los Ingenios.
La Valle de Los Ingenios :
On peut s’y rendre avec le vieux train qui autrefois transportait la canne à sucre dans la vallée. Très western US, ce train enjambe ponts en fer, et cahin caha se dandine entre les champs de canne à sucre d’ingénio en ingénio.
La Gare Attention au départ !!!
Au début du XIX e s Cuba est le premier producteur et exportateur de sucre de canne au monde, devant Haîti..
L’ingenio était la manufacture de sucre, véritable complexe industriel du XVIII et XIX e S, géré et habité, par un riche propriétaire, employant des centaines d’esclaves (plus d’un million furent amenés d’Afrique), avec son moulin, sa distillerie pour le rhum, ses barracones (cases pour les esclaves), son infirmerie, ses dépendances, ses écuries, ….
Il existe encore plus de 60 Ingenios reconvertis en fermes collectives type kibboutz.
A ce propos, à la chute de l’URSS, et de l’aide des pays de l’Est l’agriculture cubaine est tombée de haut, plus de machines agricoles, plus de pièces de rechange, plus de semences, plus d’engrais, plus de pesticides, plus de sous..
Près de 90% des besoins alimentaires devaient être importés.
La redistribution des terres agricoles (propriété de l’état) à des coopératives locales, la mise en place d’une politique de recherche et développement sur l’écoagriculture, avec surtout retour à la traction animale, lutte contre les nuisibles naturels, abandons des pesticides chimiques, l’incitation à une agriculture urbaine, et une volonté jamais abandonnée de s’en sortir, ont permis à Cuba de retrouver une agriculture plus que convalescente. Autonome pour les fruits, féculents en racine, évidemment sucre et dérivés.
On descend dans l’hacienda de Manaca Iznaga qui employait plus de 300 esclaves, dominée par une énorme et curieuse tour de plus de 190 m de haut qui domine toute la vallée, et permettait de surveiller les esclaves, et de mieux les repérer en cas de fuite….
Curieuse la tour car il semble que l’archi fut assez indécis, au départ carrée elle se finit par 4 étages de forme octogonale.
La Tour de l'hacienda Iznaga, pas de loin de 200m de haut.
La mama yel nino.
Fenêtre typique des maisons coloniales.
Près du Rio nous tombons sur Joss Randall et Opalon Cassidy.
L’Archipel des CANARREOS
Revenons à Cienfuegos et, avec les « djeun’s » filons avec La Licorne sur Cayo Largo et l’archipel Canarreos distant de 60 nautiques environs, faire trempette, et titiller la langouste.
Après les sempiternelles formalités, on peut lever l’ancre en fin de journée, pour une nav plutôt pépère, moteur à l’appui, afin de ne pas perdre trop de temps.
Arrivés de bon matin, tout sourire nous retrouvons nos potos de Maîtai, mais sombrons rapidos dans la déprime et la « paperasserie » les « papelitos cubanos » grâce çà une douanière un tantinet psychorigide. Bref nous dégageons finalement illico presto, sans véritable Zarpe pour naviguer dans l’archipel, mais on s’en passera.
Nous allons vers Canal Rosario, entre deux petites îles pour le moins désertes et sympathiques, plongées, balades, et pêche agrémentent le mouillage. Visite des gardiens du coin, qui ne demande qu’à voir du monde. Ils restent jusqu’à 3 mois sur l’île dans la case, et comme dit Coluche, ici c’est la zone, y a rien, pas de cinoch, pas de mob, pas de bars, rien.
Cayo Cantiles, maison des gardiens... la zone
La Licorne et le bateau de ravitaillement.
Ils vivent au milieu des iguanes, agoutis, des pics, vautours, et singes vervets sur terre, se nourrissent surtout de langoustes et poissons, sont ravitaillés par un bateau hebdomadaire.
Iguane vert.
Aguti.
Pic a Tete Rouge
Singes Vervets.
Un petit trek dans l'île est de mise.
Le Canal Rosario entre Cantiles et Rosario/
Ici dans ses archipels, on n’achète rien, on troque beaucoup, boissons (rhum de préférence), ou denrées alimentaires (comme des pâtes, du riz, de l’huile), ou fringues, contre poisson et langouste. Ainsi nous échangeons 6 énormes langoustes pour un litre de Rhum.
C’est top, ça change des Antilles où le vagabond des mers a du mal à se différencier du toutou de base, et n’est bien trop souvent vécu que comme un banal fournisseur de Dollars….
Deux petites journées dans le coin des Canarreos, où l’eau est d’une clarté…. les poissons à profusion, …. Un vrai régal.
Oursin Noir des Antilles et Chirurgiens.
Chirurgiens Gris et Bleus.
Même mes Coraux se mettent au bleu.
Mais il nous déjà penser à rentrer sur Cienfuegos, afin d’aller raccompagner Annabelle et Kevin et profiter pour visiter La Havane.
Je stoppe ici cette première partie, parce que ça va faire trop long, vous allez vous lasser, et puis il fait chaud, j'ai soif, et les Antilles .... c'est terrible….
Au prochain article, aux prochaines élucubrations,...... La Havane et Le Havane, les belles américaines, et l'Archipel les Jardins de la Reine
Je finis par cette carte qui montre nos aventures Antillaises qui ne sont que de vagues errances en Mer des Caraïbes....