Nov 2009 : Rio de Janeiro le mythe.
Comment ne pas tomber dans le cliché ou la carte postale, lorsqu’on veut faire découvrir cette cité…. ? Difficile, je vais essayer. Je vous emmène promener, déambuler dans la vaste agglomération, qui se prélasse sur le sable des plages de l’Atlantique, un verre de Caipirinha à la main, la Samba dans les écouteurs, la tête posée dans la plus grande forêt citadine, le nez en l’air à plus de 700m, et qui semble rêver.
Immense agglomération de plus de 11 millions d’habitants aux quartiers qui à eux seuls, évoquent mille visions exotiques, Flamengo, Botafogo, Ipanéma, Copacabana, Fulminense, Gloria, Lapa…..
Juste un petit cliché pour se mettre en jambes..
Vous êtes à Rio sur le Pain de Sucre....
Et dire qu’elle a failli être française, car si la Baie a été découvert en 1502, 4 ans après le voyage princeps de Cabral, la première cité coloniale de Rio fut construite par Villegagnon en 1555, et ne vécut que quelques années, reprise par les lusitaniens.
En fait longtemps petite cité provinciale sous la coupe de Salvador de Bahia jusqu’au XVIII e, elle prend les commandes du pays du fait de la découverte d’or dans l’arrière pays (le Minas Gerais) et surtout grâce à Napo, au début du XIXe, quand il envahit le Portugal virant manu militari l’empereur, qui vint s’installer ici et faire de Rio une superbe ville coloniale, riche et prospère.
Une fois le belliqueux français Hélènisé, Joao VI retourne au pays et laisse son fiston Pedro Ier Prince Régent. 2 ans plus tard en 1822, celui-ci proclame l’indépendance du Brésil !!! (faites des gosses…. J’vous jure….).
Bon tout d’abord le site, une vaste encoche à l’abri des assauts de l’Océan, (il faut bien le dire jamais très méchant ici), la Baie de Guanabara que son découvreur portugais, pris pour l’estuaire d’un grand fleuve, et comme nous étions en janvier 1502, la nomma Rio de Janeiro ( ne s’est pas fait d’ampoule au cerveau, le Gaspar de Lemos….).
Baie de Guanabara.
Premières surprises les plages mythiques d’Ipanema et Copacabana ne sont pas dans la Baie, elles s étalent sur l’océan. L’entrée est gardée à bâbord par le fameux Pain de Sucre (dénommé Motte de Beurre par les sbires de Villegagnon), et tribord par Morro do Pico.
Entrée de la Baie avec Pain de Sucre et Morro do Pico au fond.
Evidemment la vue est sublime du haut du bossu (Corcovado) sis à 704m sur lequel le Christ rédempteur sis. Mais faut-il encore avoir un ciel clément et des nuages clairsemés…. Nous y reviendrons.
Je vous montrerai au fur et à mesure, les photos prises des pico pour chaque quartier.
Avant de vous balader, et afin de vous tranquilliser (je vous assure vous ne risquez rien), on va parler une fois pour toute du problème de l’insécurité dans RIO. Sans dire qu’elle est mythique, elle est l’obsession des classes moyennes, comme le montre à longueur de journaux télévisés, le petit écran. On ne parle que de meurtres, assassinats, vols, viols, et descente de police, coups de feu, fusillade, mitraillage, j’en passe et des meilleures. A tel point qu’une fois planté devant la télé, on sort parfois la tête dans la rue, pour voir le spectacle, la tuerie, le carnage, …. Pour ne voir déambuler que des mamies berçants des bambins, des jolies minettes en short ou maillots, walkman vissé aux oreilles, qui se trémoussent au son d’une samba à minuit passé dans un square vide .. Pas vu l’ombre d’une agression, d’un viol, pas entendu de détonation. Bien sur, je ne parle que des quartiers dits huppés, Ipanema, Sta Teresa, le Centre, mais aussi à Botafogo, Lapa, et Copacabana pourtant réputés pour leur insécurité….. Bien sûr je ne me suis pas baladé minette à la main, Rolex au poignet, chaine aurifère au cou, dans les quartiers Nord, dans les favelas, et oui j’ai dû courser et plaquer un toto qui voulait me piquer la sacoche de photo sur la plage de Copacabana, mais c’était écrit partout, « faite gaffe sur la plage » ,…. Et je suis incapable de faire attention plus de 7mn30. (c’est inscrit dans mon ADN).
Donc, oui il doit y avoir de gros problèmes dans les quartiers chauds, où délinquance, drogue, chômage font des ravages dans les populations de jeunes, mais plus qu’à l’Ariane ? la Zaïne ?, les quartiers N de Marseille ? pas si sûr…..
De plus, la flicaille est partout omniprésente, à pied, à cheval, en voiture, en quad, en VTT, et en 2 roues électriques comme ici à Ipanéma. Et de plus pas à crocs, sur les dents, plutôt cool, à l’image du pays.
Police à quatre pattes.
Police à quatre roues.
Police à deux roues.
(NB : vous venez de voir les photos les plus moches sous exposées, mal exposées, pas assez piquées, bref un erzat de ce qu'il ne faut pas faire...)
Allez !on y va, commençons par le quartier des affaires le Centre, lieu des building à l’américaine, mais aussi des maisons coloniales, des rues hypercommerçantes, des grandes places, des centres commerciaux.
Les quartiers du Centre et de Lapa.
Rio le Centre.
Maison Coloniale.
Immeuble branco
Immeuble preto.
Près du Largo, la rue Carioca est emblématique, lieu où est choisi le thème du prochain carnaval, lieu où se situe le temple de la Bossa Nova : la Toca de Vinecius, magasin musée dédié à la Bossa et ses maîtres Baden Powel, Vinecius de Morales, Carlos Jobim, Stan Getz,….
Le temple dla Bossa Nova.
(A noter afin de ne as faire d’impair, le Carioca, n’est pas une boisson, un volatile, un poisson, un brésilien quelconque, le Carioca, est un habitant de la ville de Rio, un vrai local, et non pas un habitant de l’état de Rio qui lui est un fulminense. Gaffe, faut pas confondre…. C’est un peu comme un niçois et un italien, un maximois et un tropézien, y a des limites à l bonne séance, et il est de bon ton de ne point confondre.….)
Quartier très moderne, mais qui a son histoire et recèle un petit bijou d’église, l’Igréja de Sao Francisco de Penitencia. Le mot petit bijou n’est pas usurpé tant l’intérieur est recouvert de feuilles d’or. Du XVIIes finie en 1739, elle est représentative du baroque brésilien. Le plafond est la première peinture en perspective do Brasil.
L'église et l'avion....
Eglise de St François
Premières perspectives picturales brésiliennes.
Plus au Nord se niche le Monastère de Sao Bento, avec son église qui égale en splendeur la maison de François.
Monasteiro de Sao Bento.
De nombreux autres endroits de culte parsèment les quartiers environnants Lapa, Catete, Sta Teresa. Juste une vue de la très moderne Cathédrale Métropolitaine, vous montrera tout le contraste de cette ville magique.
Les temps changent.... avant rien dehors tout dedans, .... maintenant tout dehors....
pas grand chose dedans. Cathedrale Métropolitaine.
De Sta Teresa qui domine Lapa et le Centre, un petit train le « Bonde » vous chemine vers le musée de Chacàra et le parc das ruinas qui révèle Rio et sa baie.
le bonde qui cahote de Lapa à Sta Teresa.
vue de la Baie du Parc des Ruines.
Avant de vous emmener en maillot sur les plages de Rio, venez donc voir les deux symboles de la ville.
Commençons donc par le Seigneur qui semble garder sous sa protection la grande cité. Il est au sommet du Corcovado à plus de 700 m de haut, dominant toute la Baie. Je vais tenter de vous le monter sous des angles peu ou mal connus (si cela est possible…).
Regardez la carte du début il est au bord de la forêt de Tijeca, entre les quartiers NW et Sud.
Le Christ et le flamboyant.
Son histoire remonte aux années 30 du siècle dernier, l’idée est de Heitor Silva da Costa un ingénieur Carioca bien connu (dans le pays,… enfin la ville,….. plutôt le quartier,….. ou du moins la rue. Au 17 bis on le connaît bien. Et vous ?).
En fait le Da Costa était ingénieur et grosse faignasse, car c’est un petit manuel qui a fait le boulot au ciseau à pierre, le français Pal Landowski. Cinq ans de boulot !!!! tu parles 30 m de haut le christou, 700 tonnes !!!
Chaque main pèse 8 tonnes et mesure plus de 3 m
Une sacrée main......
Une bonne tête.
Les médisants et autres sycophantes, vous diront qu’il est dans cette position bras étendus, car en position d’attente que les Cariocas se mettent au boulot,…… pour applaudir.
" Allez je compte jusqu'à 3...."
Mais je n’y crois pas. Ce ne sont que des jaloux, et / ou des étrangers, des non cariocas….
Bon, je blème du corco, c’est son accession, un train serpente le parc de Tijuca pour y parvenir. Faut compter 2 à 3 heures d’attente dans la gare de Paineras, avec quelques copains brasileiros (les cariocas y viennent pas, sont pas fou !) ou non, disons 300 000. La montée du Sacré Cœur ou la visite du Mt St Michel, ambiance….. suffocante, par 30°c mini, voire 35°C.
Donc quand en haut de plus la brume, les nuages bouchent la vue, on ne pense qu’à une seule chose, sortir du four, s’échapper du zoo, sans marcher sur personne, sans invective, sans rouscaille, sans perte de temps surtout …..
Je vous montre quelques vues prises, après avoir débarqué (viré) par-dessus bord quelques japonais et autres slovaques expatriés…
(on va être obligé de revenir par beau temps..... à la prochaine boucle.)VuSE, L'entrée de la Baie , le Pao et Botafogo
Vue sur le Sud avec Botafogo à babord et Copacabana en front de mer.
Plus Sud Wle Lagoa de Freitas et Ipanema en front de mer.
Je vais être sympa, je vais vous filer un bon tuyau : une fois à la gare , prenez un taxi, c’est le même prix , et faites vous amener directos au Corco. De plus si vous avez des nuages en haut, le taxi vous emmène au Belvédère de Dona Maria, moins haut mais sous la brumasse….
Passons ! perdons quelques décamètres pour filer vers Urca, avec son Morro et surtout son Pao Azucar. Un peu moins de monde, 400 m de haut seulement, une montée en deux étapes via téléphérique comme au ski, et très peu d’attente. Là haut, il y a quand même plus de place, on respire un peu mieux. On profite du panorama qui est quand même incroyable, même si Iro, Olaf, Alessandro, Gregor, Paco, William, … (que des mecs !!), Boby, Petrov, trouvent toujours le pigeon (moi en l’occurrence) pour le prendre en photo avec bien sûr Toshi, Svela, Claudia, Paquita, Elisbeth ,Pam, Petrova…..
Je profite du temps clair pour vous monter quelques photos du site.
Le Pain c'est lui.... de loin Sta Teresa.
du départ du télé.... sans les batons...
de moins loin mais plus haut... du Morro de Urca.
Voili, plein W, à babord, la petite plage vermelho, puis Copacabana à tribord Botafogo, Flamingo, Catete., en bas Urca.
on reprend plein N, à babord Flamingo, Catete puis l'aéroport , à tribord Niteroi.
En résumé et vidéo ça donne un petit pano sur la baie de Guanaraba.
On ne pouvait finir le Pain de Sucre sans un regard pour le rédempteur… qui bien que caché dans les nuages, a daigné faire une courte apparition pour nous saluer. Décidemment ce pays est béni des Dieux…… (sans jeu de mot)
Il a marché sur l'eau et maintenant il vole dans les nuages....
En fin de journée, avec un peu de patience, on voit tout doucement la ville se parer de mille lumières.
Bon, on a vu le Corco, le Pain, le Centre et Sta Teresa, Lapa, on fait une petite pause, pour reposer les gambettes, les petons, asseyons nous jambes en l’air, et parlons un peu de l’envers de la médaille.
La pauvreté. Tous les chiffres sont donnés à tort et à travers, de sorte qu’il est difficile de connaître la vérité. 35 % de cariocas seraient sous le seuil de pauvreté, mais 20% logeraient dans les favelas ??? les autres ne dorment donc pas… ou peu dans les rues ? possible j’en ai vu. Mais 15% de 11 millions, ça fait quand même 1 million et demi de SDF…. ?
Les favelas, ces bidonvilles qui "squatent" les Morro de la ville, sont parfois énormes comme celle de Larenjeiras, ou de Rochina qui abrite plus de 150.000 personnes.
Favela Laranjeiras. Botafogo derrière.
Je dois vous parler, d’une chose qui m’a choqué, dans les hôtels, on vous propose nombre de tours d’excursion, là pour visiter le Corco, là pour le Parc de Tijuca, là encore, le jardin botanique,là pour survoler en aile delta la ville, mais aussi pour faire une virée dans les favelas…….. Je trouve ça quelque peu indécent, on va visiter une favela comme un zoo !! « Oh regarde comme il a l’air pauvre celui-là ! et t’as vu sa maison ? en tôle !!! oh et celui là comme il est maigre ….….. ».
En fait je trouve ça obscène ? aussi désolé, pas de virée dans les favelas, où les gens triment pour leur survie, comme dans bien des mégapoles mondiales.
Dailleurs la majorité des habitans ont des petits boulots, ambulants, sur les plages, dans les rues, les marchés, comme ces récupérateurs de "latas" (canettes de bière, coca, ...) qui les font écraser par les bus cariocas.Récupérateur d'alu.
Petits bouleaux des plages : constructeur de chateau
Petits bouleaux des plages: vendeurs de paréos.
Allez, zou, on boit un grand verre d’Açai (fruit amazonien aux vertus toniques), et justement on va aller faire un tour vers les plages….. à la recherche du string qui fait fureur.
Il faut noter que les plages de Rio ne se résument pas à Ipanema, et Copacabana.
Arpoador, Botafogo, Flamengo, Conrado, Leme, Leblon….. Mais bon, autant aller voir les plus in.
Ipanema est réputé et plus smart que Copa qui serait plus familiale, bon, je veux bien, mais la différence n’est pas majeure. Chacune des deux plages longe les quartiers riverains du même nom, et s’étendent sur plus de 4 Kms.
Copacabana du Pain de Sucre.
Son quartier est très animé, avec des petits marchés ouverts sur les places.
Rouges les pastèques.
Jaunes les bananes.... (oui je sais, je sais..... mais je fatigue... fait chaud)
Roses les aulx mais relevés.
Vides ou quasiment désertes la semaine, les plages sont envahies le week-end, avec leur avenue littorale rendue aux piétons, et baigneurs de tout poil.
Très sportif, le Carioca pédale, court, jogge, fait des pompes, volleye, se muscle, dès le bon matin.
Tag in Ipanema.
Ipanema plus chic et branchée, recèle la fameuse Gargota de Ipanema, bossa qui a fait le tour du monde (The Girl from Ipanema) de Venicius de Morales et Carlos Jobim,. Lors de sa sortie la gargota : jolie fille à la peau bronzée qui déambule sur la plage d’Ipanéma, a fait figure d’emblème du Brésil, et représentait la belle cité de Rio.
Oui donc la Gargota est matérialisée par un petit bar surmonté de la partition musicale.
Très sympa dans ce troquet, le serveur nous a offert des dessous de boc de bierre.
Plus chic, ici se fait la mode, des maillots brésiliens, avec la boutique Bum Bum qui a longtemps détenu le record du bout de tissu le plus cher du monde. Un string 4 cm2 a plus de 100 euros !!!! En 2010 le maillot à la mode est plus étendu.
Pas de top less au Brésil, interdit le mono...
C’est ici que trône l’empire de Mr Stern, Hanz de son prénom, orfèvre bijoutier qui possède des boutiques Place Vendôme, à New York, Tokyo….
Petit dactylo dans les années 35-40 fuyant le nazisme, il découvre une aigue marine de 35 kilogrammes !!! qu’il va revendre a Somoza au Venezuela et assurer son avenir.
Empire Stern Building.
Ipanema the big beach
Bon alors ? les strings, les nanas ? les gargotas !!! oui ; oui ça vient.
Bon j’en ai dégoté quelques unes, mais il faut bien l’avouer, ce sont les mecs qui sont beaux gosses, on en trouve à foison, alors que les beaux p’tits c…. sont souvent rondouillards, voire obèses… et oui les temps changent.
Par contre ce qui pullule sur les peaux plus ou moins dorées et bronzées, ce sont les tatouages.
,
Les 4 mousquetaires....
"t'as vu les gargotas ??"
Y sortent d'où les pipaillons...?????
Une rencontre sympa à Sta Teresa, une tribu de marmousets (ouistiti nains) venue partager notre petit déjeuner.
Ch'est bon !!!!!
Je finis sur le Jardim Botanico : énorme où là, j’ai trouvé beaucoup de belles plantes.
Voilà j’en termine avec Rio, sans oublier de vous dire tout ce que je ne vous ai pas tout raconté :
Le quartier Maracana et son plus grand stade du monde :
Le survol de Rio en aile delta :
Edouardo et ses néo-baptisés.
Survol de Sao Conrado.
La plate-forme d'envol : altitude 500m.... atterissage en bas à droite sur la plage.
La forêt de Tijuca
La Palais de l’ilha Fiscal
Le quartier Niteroi en face et son énorme pont
Si je dois garder un souvenir de Rio à l’image du pays c’est assurément ce couple jeune, beau, et multicouleur, qui déambule sur Copacabana, l’air détendu et entendu plein d’espoir. L’avenir de notre planète est ici résumé.
Bientôt je vous emmène voir un poto brésilien sur la Costa Verde au Sud de RIO.
A +
PS dernière colle : de qui le tableau ?