Fevrier 2010 Du Paraiba à Bahia, de Jacaré à Salvador.
Le Paraïba, un des plus petits états du Brésil, est le point d’Amérique du Sud le plus oriental, le plus près du Sénégal du fait de son cap : la Ponta do Seixas. 3 millions d’habitants sur un territoire de 36.500 Km² (un mouchoir de poche).
Le Paraïba : la pointe NE de l'Amérique du Sud.
Lieu d’atterrissage de notre transat, le fleuve Paraîba se remonte sur quelques milles pour atteindre Jacaré , petite marina tenue pas deux français.
La remontée du fleuve, une première pour La Licorne, est très agréable après les chahuts de l’Atlantique, la sérénité des eaux brésiliennes nous accueille.
Arrivée sur Jacaré.
L’impression de tranquillité se poursuit ici, où la vie est faite de pêche, et de commerce en pirogues motorisées d’hors-bord avec des arbres de transmission très longs, qui permettent d’aborder facilement les berges. Quelques voiles sillonnent les eaux. Les berges foisonnent de manguiers et arbres tropicaux, les cocotiers nous saluent, la faune avicole survole notre Licorne qui se repose dans sa stalle à l’écurie après une belle chevauchée transocéanique.
Les coqueiros vous saluent bien gente Licorne.
Bateau fluvial typique à fond plat, grand transporteur de .... couillons en général.....
Jolie voile latine.
Joa Pessoa la grande ville, capitale de l’état, qui sied à quelques Km est accessible via un petit train, ou plutôt une petite micheline qui pour 0,5 reals (0,2 euro) vous cahote jusqu’au centre ville.
La micheline et Joao Pessoa.
Jacaré est connu des brésilien comme lieu de festivité et restauration le long du fleuve , avec depuis plus de 20 ans, tous les soirs (je dis bien tous les soirs) à la tombée du jour, une sérénade au saxo dans une barque. Jurandy (l’artiste) s’y tient debout et vous berce d’un boléro très ravelien. Très cool , ce boléro a vite fait de vous sortir par les trous des oreilles au bout de quelques semaines…. Ce qu’en pensent ces 2 hirondelles ?
« On aime, mais on achèterait bien un fusil pour mettre un terme à tant de souffrance, hein ? »
" Tu exagères, toujours....... une perceuse suffirait...."
Allons, Allons, savourons ce crépuscule dans la paix...
Le Paraïba est surtout fréquenté pour ses belles plages qui longent l’océan au Nord comme au sud. Je vous montre juste un exemplaire de la plage des Cocotiers à deux pas de Tabatinga, histoire de ne pas augmenter votre stress….. et puis dites-vous que l’eau n’est même pas rafraîchissante….. un véritable court-bouillon à 30°c….. et puis il fait si chaud, que la bière s’évapore avant de désaltérer votre gosier….. un véritable bagne……
Joao Pessoa beach
Praia dos Coqueiros..... insuportable.....
C’est donc ici à Jacaré en Février, que j’attends ma frangine et son jazzman de Ronald, pour une descente vers Salvador de Bahia.
Le jazman et ma p'tite soeur......
NDLR : " touche pas à ma soeur ou j'te l'a joue Zidane !"
Ce petit bout de route tout de rouge dessiné, fait plus de 500 milles nautiques soit la distance Marseille Lille….. La navigation est plaisante malgré un vent de Sud-Est qui nous oblige à tirer des bords.
Nous faisons une escale dans le Pernambuco au sud de Recife (déjà conté dans ce blog), à Porto Suape , un port très actif commercial et industriel, qui se traverse afin de trouver une petite passe, qui mène à l’embouchure d’un fleuve, qui enserre quelques îlots: Ilha Tatuaca, et Ilha dos Frances, qu’on ne pouvait éviter….
Porto Suape côté océan.
Côté fleuve.
Absolument inconnu des guides touristiques, c’est l’endroit typique où le contraste du Brésil est flagrant. L’activité humaine trépidante côtoie une nature généreuse qui ne semble pas trop s’en offusquer. La côte est fleurie de maints ibiscus, et cocotiers toujours aussi altiers et élégants.
L’énorme cargot de l’autre côté de la barrière de récif, semble regarder avec envie la plage bordé de sable chaud.
Un petit village dans son lagon, Nazaré qui possède une belle église dominant l’océan et le port.. Parcouru par des brasileiros cools, tranquil , et des marmousets espiègles et tout aussi accueillants.
Nazaré dans son lagon.
Le lagon et sa faune exotique....
Nossa Senhora do Nazaré.
Peut-on rêver d'un endroit de repos plus tropical ?
Indiens natifs parlant le langage de signes en gage de ....bienvenue ?
Mamrouset... à priori mâle.
Au sud de Aracaju où les plates-formes pétrolières fleurissent sur le plateau continental, je refuse l’entrée du fleuve Réal qui longe Mango Seco. Endroit réputé pour son éco-sensibilité. Le manque de balisage, l’absence de pêcheurs dans le coin, et surtout une belle barre qui déferle dans l’embouchure, me font renoncer. Après avoir déjà coincé un tantinet ma dérive sur un haut fond à Porto Suape, je me dégonfle, et renonce à cet havre de paix….. peut être next time, next trip, next life….
Verrue pétrolifère vue de La Licorne.
Et nous voilà derechef sur l’océan, cap plein sud, à se délecter des irisations du soleil qui joue avec les nuages lors de sa naissance journalière hors des ondes.
Enfin après de dures semaines, de lutte, de manœuvre, d’effort et de stress, Salvador se découvre sur la côte, étalant ses buildings, ses plages, officiant à l’entrée de la Baie de Tous les Saints, la plus étendue d’Amérique du Sud.
Dure, dure la traversée...
Le phare de Barra à l'entrée de la Baie de Tous les Saints.
Nous arrivons dans l’état de Bahia, un des plus grands de la fédération brésilienne, et aussi un des plus pauvres. Mais c’est la ville la plus africaine du pays, la plus colorée (90% de noirs et métisses), la plus folle, la plus déjantée, le berceau de la Capoeira et du Candomblé, et un carnaval nous y attend… Je vous raconterais ça un de ces jours…. Bahia 12 millions d’habitants sur 560.000 Km² (plus de 15 fois le Paraïba, plus grand que la France, et 5 fois moins d’habitants). A bientôt.