Août 2010 Santa Maria de Belem : l’état de Para : la porte d’entrée de l’Amazone.
Belem, un nom qui fait rêver, qui fait penser aux années folles, au début de la révolution industrielle de la fin du XIXe , à ces villes champignons où l’argent du latex coule à flot comme le fleuve Amazone.
En fait, Belem est sur le fleuve Para au sud du delta, cité qui a perdu son faste, après le vol des graines d’hévéa emportées en Malaisie par les « english », et la crise de 29 qui a eu quelques soubresauts d’hyperactivité pendant la 2e guerre mondiale, puis lors de la découverte de mines d’or et de pierres précieuses, mais sans jamais égaler la folie, le boom dû au latex. Tout comme Manaus, sise bien en amont sur l’Amazone.
L’Amazone qui doit son nom a Carvajal chroniqueur de la fameuse expédition de l’espagnol Orellana en 1541, le premier à descendre le fleuve depuis Quito jusqu’à son embouchure.
Victime d’attaques de la part des natifs, et surtout de tributs où les femmes étaient d’authentiques guerrières. Carvajal y voyait une résurgence du mythe des Amazones, ces femmes soldats qui pour mieux manier leur arc, n’hésitaient pas à se couper le sein gauche.
Revenons à la belle Belem.
L’arrivée par le fleuve via tapouille ces bateaux à fond plat et « cul rond » typique du pays, est impressionnante. Excroissance « bétonesque » sortie tel le champignon plus ou moins hallucinogène, de la forêt amazonienne.
Mais Belem est une cité pleine de charme, avec ses rues coloniales aux bâtisses dignes des grandes villes ibériques.
Le marché Ver-o-Peso, en ferraille est l’œuvre de Bolhona dont le palais en centre ville est à l’image de la splendeur de l’époque, tout comme le célèbre théâtre de la Paz construit à l’image de la Scala et de l’opéra Garnier. Le grand magasin Paris N’America avec ses escaliers, le Manolito, la cathédrale da Sé, ou la superbe basilique de Nostra Senhora da Nazaré, sont les fers de lance de l’architecture « per-latex ». En contraste avec les gratte- ciels modernes, qui ont la bonne idée de ne pas s’entasser le long du fleuve, laissant la place aux belles coloniales.
Allez assez parler, je vous emmène faire un tour de la cité:
Manolito
Le marché de Ver O Peso. En feraille oeuvre du senor Bolhona dont voici la modeste deumeure:
Le fameux Theatre de La Paz (La Paix) malheureusement en restauration, donc fermé....
Le magasin Paris N'America. et....
... son modeste escalier.
Bon, une petie halte pour manger un bout ? retrournons au Ver O Peso dans les petits restos sympas sous les tentes.
Ca va mieux ? alors c'est reparti pour la visite des lieux mystiques et non moins catholiques...
La cathédrale Da Sé.
Un petit collège mariste comme chez nous....
Basilique Nostra Senora da Nazaré. Sur ce parvis plus de 2 millions de fidèles pour célébrer chaque année, le culte de NS de Nazareth lors d'une des plus importante procession du monde catholique..
Une des plus belles églises brésiliennes.
Le port de pêche est à l’image du marché, principal fournisseur des filhotes du fleuve, ce poisson chat, spécialité du coin, un des plus gros poissons d’eau douce.
" Une belle filhote que vous avez là...."
Port
.... cherchez l'aigrette.
Mais Belem est à la croisée des cultures, coloniale, lusitanienne, indienne, amazonienne et bien sûr, africaine avec la présence des anciens esclaves noirs, dont le dernier soulèvement date du milieu du XIXe s.
Le musée Indien du Para montre la richesse culturelle, artisanale, de ses ethnies en symbiose avec leur milieu : la selva. La belle forêt primaire, aujourd’hui menacée par la culture du soja, principale raison de la déforestation, avec la trans-amazonienne et les marchands de bois exotiques.
Musée des Indiens du Para.
Les parcs de Goeldi en pleine cité, vous plongent dans cette mini forêt, où la biodiversité est semble –t-il, préservée.
Ce n'est plus la cité dans la forêt, mais la Selva dans la ciudad.
A l'ombre des bambous.
Les beaux petits nénuphars géants appelés Victoria Amazonica, ou encore, de façon moins poétique Plats à Tarte.
" ...... Quoi ma gueule ???? "
" Moi, j'suis l'Agouti, et je planque mon repas, car l'autre là avec sa gueule....."
" Dis-moi l'aigrette, t'as pas Vu juan dela Fuenta ?? j'ai un truc à lui raconter...."
Tortue géante d'Amazonie.
La visite du musée Liberto (interdit aux photographes) montre un petit cristal de quartz de 2,5 tonnes …. Agé de 500 millions d’années,… des chiffres qui méritent quelque respect…
Voili le petit caillou....
Autre site, les docks qui ont été en partie modernisés en galeries marchandes et culinaires.
Estaçao das Docas.
On y mange très bien...
Enfin, le parc Mangas das Garcas (le coin des hérons) au bord du fleuve offre, outre de belles vues sur la ville et la mangrove, une volière à papillons, des aires pour oiseaux, et un super resto où pour un prix forfaitaire vous avez un buffet à volonté. Formule assez répandue au Brésil comme les fameux restos au kilo, où vous payez en fonction du poids de votre assiette.
Le parc des Hérons avec vue sur la ville.
" Ouai ... c'est mon parc.... "
Nous finissons notre virée au petit jour en parcourant l’incroyable réseau d’îlots qui nichent dans le delta, où vivent les riverains, les caboclos, métisses europeo-amérindiens, pêcheurs, et cultivateurs du fameux fruit amazonien l’açai. Fruit d’un palmier, qui aurait des vertus non seulement stimulantes, et énergétiques, mais aussi eutrophiantes musculaires et qui fait fureur dans les salles de fitness de Rio et Sao Polo.
Bus aux couleurs grenat du fruit Açai.
Palmiers Açai.
En route vers le pays des riverains.
Maison sur pilotis.
Tapouille de retour vers Marajo.
Mais il est temps de retrouver La Licorne, de quitter ce Brésil si attachant, car nos visas sont maintenant largement obsolètes, et la Guyane, le Vénézuéla, les Antilles …, tout simplement le reste du monde nous attend….. (en toute modestie….enfin il nous est agréable de le penser ainsi….).
A bientôt.